lundi 7 août 2017

Le 7 août 1717 disparaissait mon aïeul Dominique le montagnard #anniversaire #genealogie #1j1a

Le 7 août 1717, mon aïeul, Dominique SIMIAND, décédait à Fréméréville-sous-les-côtes, village de la plaine de Woëvre, âgé seulement de 43 ans.

Il s'était marié avec Lucie CASSETTE à Fréméréville le 28 novembre 1702 très exactement.
Son patronyme varie beaucoup, selon les années et surtout le curé qui officie dans la paroisse:
Simian, 
Simiand, 
Sumian, 
Siméant...

Archives Départementales de la Meuse - page 44 -  FREMEREVILLE > Baptêmes, Mariages, Sépultures
1685-1759    Cote E dépôt 145 (1 E 1)
 "Lan mil sept cent deux le vingt huitième (---?) de ladite année
après avoir publié cy devant trois bans au prosne de la messe
paroissial scavoir le premier lonze le second le dix neuf et le 
troisième le vingt cinq dudt. mois entre dominique symiand
fils de demenge symiand et de Marguerite arnould paroissien
de St Laurent du Cros diocèse de gap ledit par sa legalization receue
a l'ordinaire de Toul
 et Lucie Cassotte originaire daulnoy
en pertois dont ses bans ont esté publiés aussi audit lieu....
et par attestation de monsr(monseigneur) ... dudit lieu a daté du sept
nbre de laditte année sans qu'il y ay eü opposition ny empechement"... 

Archives Départementales de la Meuse - page 44 -  FREMEREVILLE > Baptêmes, Mariages, Sépultures
1685-1759    Cote E dépôt 145 (1 E 1)
"quelconque Je soussigné Jean Thirtion pretre et curé de fréméréville
ay recü leur mutuel consentement et leur ay donné la
benediction nuptial avec les ceremonies prescrites par la
sainte Eglise en présence de guillaume et honoré Joussoud
cousins germains du dit dominique qui ont signés avec moy
à l'absence de son pere et de sa mere......" 
Archives Départementales de la Meuse - page 44 -  FREMEREVILLE > Baptêmes, Mariages, Sépultures
1685-1759    Cote E dépôt 145 (1 E 1)
Lors de mes recherches pour cet article, je n'ai pas trouvé trace de la profession exercée par Dominique SYMIAND. Comme pour les articles à venir, je me suis demandé quelle pouvait être la raison de sa venue en Lorraine, à des centaines de kilomètres de Saint Laurent du Cros, paroisse des Alpes? peut-être aiguiseur ou colporteur...

Ne pouvant disposer de recensements de cette époque, je me suis penché sur les témoins.
En effet, pour un "étranger" de la paroisse, Dominique dispose tout de même de deux cousins germains présents à son mariage.
J'ai alors trouvé, grâce à +Geneanet , et en vérifiant sur le site Internet des archives départementales de la Meuse, des informations sur ses deux cousins.
Guillaume et Honoré JOSSOUD sont tous les deux établis et mariés avec des enfants à Mécrin, proche de Fréméréville.
Là encore, je ne leur ai pas trouvé de profession.
Toujours est-il que leur patronyme semble originaire du département du Rhône.

Je peux alors supposer que Dominique SYMIAND est venu travailler ou rejoindre ses cousins en Lorraine? Pour fuir les famines qui ont sévies entre 1692 et 1694?

L'épouse, Lucie CASSETTE, n'est pas non plus originaire de la plaine de Woëvre, mais d'Aulnois en Perthois, village meusien proche de Bar-Le-Duc.
Grâce aux signatures présentes à la fin de l'acte de mariage, j'ai repéré un Estienne Moriot.
J'ai découvert grâce à Family Search qu'il s'était marié en 1692 à Fréméréville avec Marguerite CASSETTE, qui semble être la soeur de notre mariée.

Nos mariés se seraient sûrement rencontrés à Fréméréville grâce à leur famille respective.

Le prêtre nous indique la paroisse d'origine de Dominique, mais est-ce la réalité?

Eh bien oui! J'ai retrouvé l'acte de baptême de Dominique dans la paroisse de Saint Laurent du Cros en date du 8 janvier 1776, comme suit:
  page 25 Archives en ligne Hautes-Alpes Saint-Laurent-du-Cros Baptêmes, Mariages, Sépultures 3 E 6682 (GG 1) 

1674-1678 
 "Le huitieme janvier mil six cent septante six
a esté baptise dominique Symiand fils
(naturel?) de dominique et de Mary Arnoul
et de anthoine né le mesme jour ses parrains
Lauran arnou ..baillage de Tollon et...
Martin ...tous de St Lauran du Cros
...les dit arnou n'ont su s...Enquis"

Merci d'avance pour vos aides en retranscription

dimanche 23 juillet 2017

Le 17 juillet 1817 et mon aïeul pesseleur #anniversaire #genealogie #1j1a

Pour se remettre dans la généalogie, rien de tel que de se plonger dans la liste des évènements de son logiciel de généalogie (Heredis en l'occurence) et de sélectionner un chiffre rond d'anniversaire dans les jours et semaines qui suivent votre jour de connexion.

Ainsi, dans cet article dont le thème est "un jour, un ancêtre", je parlerai de mon ancêtre Simon LARTILLOT.
C'est en effet le 17 juillet 1817 qu'il décède à Griscourt, soit il y a 200 ans.

Griscourt est alors une commune du département de la Meurthe (aujourd'hui Meurthe et Moselle) qui se trouve dans ce qu'on appelle la petite Suisse Lorraine.
Source : Gallica
  • Carte générale de la France. 111, [Toul]. N°111. Flle 41 / J. Seguin Ing.[énieu]r Geogr.[ap]he du Roy Fecit 1759 ; [établie sous la direction de César-François Cassini de Thury]
Permalien 
Ci-dessous l'acte de décès de mon ancêtre Simon :
AD 54 - Griscourt 1793 1871 5 Mi 237/R 2  Lien d'accès
L’an dix huit cent dix sept le dix sept du mois de juillet pardevant
Nous Maire officier de letat civil de la Commune de Griscourt, Département
de la Meurthe, canton de Domèvre et Municipalité de Griscourt,
sont comparus Thomas Lartillot, et Gerard Lartillot, le premier fils,
le second frère du décédé, lesquels nous ont déclaré que le dix sept du
mois de juillet, à une heure après midi Simon Lartillot agé de soixante
ans, pesseleur, domicilié à Griscourt, marié, est décédé le dix sept du mois
de Juillet, à une heure après midi en sa maison: et les declarants
ont signé avec nous le présent acte, après que lecture leur en a été 
faite
Thomas lartillot
gerard lartillot

G henry m.

Outre le fait que je rends hommage à cet aïeul, je découvre une nouvelle profession ou plutôt une profession qui m'était inconnue, et que j'ai d'ailleurs eu du mal à déchiffrer au premier coup d'oeil, à savoir le métier de pesseleur.

Sur le site "Les métiers de nos ancêtres", je découvre que le pesseleur est un faiseur de paisseaux, autrement dit, de pieux. Mon ancêtre fabriquait ainsi des pieux, échalas, peut-être pour des vignerons, cultivateurs, pour supporter notamment les ceps de vigne...

Selon l'encyclopédie Diderot, l'échalas est un "morceau de cœur de chêne refendus carrément par éclats d'environ un pouce de gros, et planés ou rabotés, qu'on navre quand ils ne sont pas droits. Il s'en fait de différentes longueurs ; ceux de quatre pieds et demi servent pour les contr'espaliers et haies d'appui ; et ceux de huit à neuf pieds, ou de douze, etc. pour les treillages. En latin, pedamen." 

Bref, la généalogie est toujours source de surprise.
Prendre un ancêtre au hasard ou dans le calendrier d'évènements vous amènera toujours à une découverte, si petite soit elle.

Bonnes découvertes à vous


mardi 6 juin 2017

E comme Estranger #challengeAZ

Dans le Berry également, province on ne peut plus centrale, y passent des étrangers, mais sans qu'on ne sache vraiment plus de leur parcours, et c'est bien dommage en généalogie.

Sont-ils étrangers car venant d'une autre province? d'un autre pays? mystère...

Ci-dessous, vous trouverez un acte de sépulture du prêtre curé d'Allouis, paroisse située entre Bourges et Vierzon, et à côté de la ville de Mehun ; un acte insolite par ses commentaires :

Archives départementales du Cher - Allouis 1743 1776 3E 0048 page 26
"Aujourd'hui dimanche vingt sept septembre
a esté inhumé dans le cimetière de cette paroisse
par moi prestre curé soussigné de lordre de
...de la justice de mehun en datte des 26 sep
présents mois et an le cadavre et corps dun
pauvre malheureux estranger trouvé mort dans
la prairie de lavau étendue de cette paroisse
et qui avait este apporté en mon Eglise par Hubert
gavrot man(ve) et poulet fils Labr delavau 
......Les juges et magistrats de la
ville de Melun qui sestaient transportes audit lieu
de Laval pour  ....led cadavre et en faire
la visite , le tout avec les cérémonies et prieres
ord(res) de Eglise après lavoir fait en ... a nos
dépens en présence de François et Estienne b...
pere et fils Marg(ers) de Antoine crestin et jean
desprez et autres habitans qui ont déclares ne
scavoir signer de ce Enquis
De Brielle
pr C dallouis"
 
 
Rencontrez-vous également des commentaires sur des paroissiens étrangers dans vos différentes lectures?

dimanche 4 juin 2017

D comme Délire #challengeAZ

Il était une fois, dans la petite bourgade de Chaumont-sur-Tharonne, au milieu de la Sologne, un curé, le sieur Roche, qui avait pris l'habitude de préciser les causes de décès de ses ouailles.

Tout cela se passe au XVIIIème siècle.

Dans ce challenge A à Z consacré aux archives insolites, plus d'une fois, je vous ferai découvrir des actes écrits par ce curé et qui raconte un peu plus la vie de nos aïeux.

Dans ce registre mis à disposition dans Geneanet, je découvre l'acte suivant rédigé le jeudi 29 septembre 1674 : 

Geneanet - Fonds documentaire 

Chaumont-sur-Tharonne (Loir et Cher, France) | 1674 - 1692 | Mairie - page 15

"Le Jeudi veille de st André fut enterré dans Leglise
de Chaumont Jean Tenot Laboureur des Landes decede
le jour auparavant ayant receu lextreme
onction et ayant pu recevoir les autres sacrements
a cause de son delire"


Qu'est ce que le sieur Roche entend par délire? des tremblements, une folie...?

En tout cas, c'est la première fois que je lisais ce terme dans l'enregistrement d'un enterrement.

Et vous, avez-vous déjà rencontré des causes de décès dans un acte?

samedi 3 juin 2017

C comme Charpentiers émigrés #challengeAZ

Aujourd'hui, je vais évoquer une trouvaille beaucoup moins insolite parce qu'elle apparaît souvent dans les registres ; cela dépend tout de même du prêtre et des précisions qu'il porte dans ses actes.

Dans les registres du XVIIème siècle de la paroisse de Mehun-sur-Yèvre, dans le Berry, le curé Devillantroy mentionne les origines de charpentiers décédés.

  • GALLICA Carte générale de la France. 010, [Bourges]. N°10. établie sous la direction de César-François Cassini de Thury]


C'est ainsi que dans un premier acte, en 1682, il indique les éléments suivants:

Archives du Cher - Mehun-sur-Yèvre 1632 16953E 0227 - page 273 Lien d'accès
"Le Neufiesme jour du mois D'avril L'an Mil Six cens
quatre vingts deux , Jean Bourgoin âge de trente deux ans
du Pays de l'Angoumois charpentier travaillant en cette
ville étant décédé a été Inhumé dans le cimetière de
L'Eglise notre Dame de Mehun en présence d'Antoine
Nepveu aussi Charpentier Pierre Mariot Sivin billot
et Estienne Minard lesquelles ont déclaré ne Savoir
signer de ce enquis"

L'Angoumois est une ancienne province française, située entre Limousin à l'est, Périgord au sud, Saintonge à l'ouest, et Poitou au nord. Il correspond à peu près à l'actuel département de la Charente.

Ce charpentier, originaire d'un pays qui est à environ 2 jours de marche, est venu travailler à Mehun et y a malheureusement perdu la vie.
Même si le curé ne mentionne pas la paroisse d'origine, cela permet peut-être de trouver ses origines.

Rebelotte en 1685 ! Le même prêtre, DeVillantroys, évoque le décès d'un autre charpentier.

Archives du Cher - Mehun-sur-Yèvre 1632 16953E 0227 - page 311 Lien d'accès
Le huitième Jour du Mois de May L'an Mil six cent
quatre vingts-cinq Francois Penneton du pays de la
#compagnon charpentier                                  Marche âge de quarante ans a été inhumé dans
Le Cimetière de l'Eglise notre Dame de Mehun en
présence D'antoine Nepveu Guillaume Homme et
Estienne Jouffin lesquelles ont déclaré ne savoir signer
de ce enquis
DeVillantroys

Un autre charpentier originaire d'une autre province est décédé dans cette paroisse du Berry.
Celui-ci était compagnon et allait sûrement vers la maîtrise.
Il était originaire de la Marche, province jouxtant le Berry, au sud, dont la capitale était Guéret, actuel chef-lieu du département de la Creuse.

Ce marchois était sûrement un compagnon de travail de Jean Bourgoin décédé 3 ans plus tôt, car ils ont un témoin identique, aussi charpentier, à savoir Antoine Nepveu.

Que s'est-il passé dans cette fin du XVIIème siècle pour qu'il y ait un besoin de charpentiers d'autres provinces?

Vous aussi, rencontrez-vous souvent des voyageurs, passants, au détour des registres paroissiaux?







vendredi 2 juin 2017

B comme Baptême accusation #challengeAZ

Pour cette deuxième lettre de l'alphabet, je mentionnerai un acte insolite déniché dans les registres du XVIIème siècle de la paroisse de Vaucouleurs dans la Meuse.
 
Le 17 janvier 1698, une précision peu commune apparaît dans un acte de baptême, voyez plutôt:

Archives en ligne de la Meuse
Vaucouleurs - élément 323 - 1670-1699 (2 E 546 (1))
Lien d'accès

"Barbe fille du sieur Lemot commis aux aydes accusé
par la mere de Therese Lambert baptizée le dix sept janvier
a eu pour parain Louis Cliqué manouvrier et pour Maraine
Barbe Mangin qui ont déclaré ne Scavoir signer. Signé Jean Lagny
N. Didier."
 
C'est la première fois que je vois ce type de mention dans un acte de baptême.
 
Savoir si le sieur Lemot, accusé, est le véritable père, est un autre sujet.
En tout cas, la grand-mère maternelle de la baptisée a tenu à ce que l'élément soit bien mentionné par le curé de la paroisse.

Avez-vous déjà rencontré ce genre de mention?

jeudi 1 juin 2017

A comme Archives insolites #challengeAZ 2017

Eh oui, c'est déjà mon 5ème challenge A à Z en généalogie!

Chaque année, je me dis que je n'y retournerai pas, mais l'occasion mérite de s'y consacrer, juste pour retrouver déjà l'envie d'écrire, de partager, de dialoguer...
Merci d'ailleurs à +Sophie Boudarel , qui a initié ce mouvement en 2013, qui fait désormais partie des moments généalogiques de l'année, et donne ainsi vie aux découvertes.

Comme l'année dernière, le thème fut tout trouvé (peut-être y pensais-je depuis quelques temps).

Depuis mes débuts en généalogie, et surtout depuis mes lectures "dématérialisées" des registres paroissiaux, je clique pour tourner les pages et découvre, outre les actes relatifs à mes ancêtres, les écrits des curés, prieurs, et autres officiers, et qui traitent de la vie quotidienne de la paroisse et des paroissiens.
C'est ainsi, que je me trouve à lire, des actes dits insolites, car on ne s'attend pas toujours à trouver certains sujets dans les registres ; parce qu'ils ont traits à l'étranger, à la maladie, au climat, à la détresse...et donnent une "âme" ou une vie à nos lectures, et nous plongent ainsi dans un roman historique.

Quelquefois, il m'est arrivé de faire quelques billets sur ces trouvailles, tout comme certains généablogueurs, tels que +Gloria Godard alias LuluSorcière.

Je prends plaisir à les partager, et c'est pour cette raison que j'ai décidé de profiter de ce challenge pour, soit partager d'anciens articles de ce blog, soit vous faire découvrir de nouveaux actes insolites.

Alors mesdames, messieurs, préparez-vous à rentrer dans les méandres des pages des registres paroissiaux de nos aïeux.
Prenez vos loupes, déchiffrez, soyez étonnés et savourez.

Pour la lettre A, j'ai choisi de partager un ancien article de 2016 sur les actes trouvés dans les registres paroissiaux du XVIIIème siècle de la petite commune de Neuville, près de Vaucouleurs, dans la Meuse.
Marcaires, bandits, et mères-grands en tout genre s'y côtoient, de page en page...

A très vite, pour la lettre B.

Merci d'avance pour vos commentaires....Benoît


Article de juillet 2016

C'est en participant au challengeAZ sur la généalogie et en écrivant un des derniers articles que j'ai parcouru les registres paroissiaux de la petite paroisse de Neuville-les-Vaucouleurs dans le département de la Meuse ; plus exactement le registre des actes allant de 1693 à 1712.
Bon nombre d'ancêtres y sont inscrits.

Comme toujours, selon le degré d'expression du curé de l'époque, certains événements y sont notés.
On y découvre des surprises également.

Ces actes que j'appelle insolites méritent d'être répertoriés idéalement car c'est qui fait l'histoire et l'âme d'une commune et de la vie de nos ancêtres. D'autres généablogueurs le savent bien, et je pense notamment à +Jean-Michel Girardot +Gloria Godard et bien d'autres.

Au stade de mes lectures, trois événements m'ont un peu plus attiré l’œil: 

1) le mariage d'un marcaire suisse (1699)
Certains de mes ancêtres sont marcaires et de la paroisse toute proche de Vaucouleurs.
Me voilà encore avec la découverte d'un marcaire originaire de Lucerne en Suisse.
Pourquoi des marcaires sont-ils venus s'établir en groupe dans le sud de la Meuse...?
Le découvrirai-je un jour?
Archives en ligne des AD 55 - (vue 26)
"Nicolas godard fils de nicolas godard et de marie Hens marquair
demt à Kylville village du canton de luzerne en suisse en suitte
de la dispense de pays accordée par le réverend officier de vaucouleurs
en date....."


2) Un mère-grand bien âgée pour l'époque (1700)
Cette mère-grand a dépassé le seuil des 100 ans pour atteindre 105 ans.
Reste à savoir si le prêtre a bien calculé son âge: tout est relatif....

Archives en ligne des AD 55 - (vue 31)

3) Le sieur de La Neuville tombé dans un guet-apens?
Sur la dernière d'une a page du registre d'une année (1698), le curé fait état du guet-apens subit par le sieur de la Neuville. Voyez plutôt ; les aides de retranscription sont les bienvenues
Archives en ligne des AD 55 -  (vue 25)
Nous soussignés prestre et curé de Vuêne certifie a tous quil apparait
Que le Sr de la neuville can. Au Reg. De Dera pour .ous en garnison à Grut retours
De ladite garnis. Pour aller voir ses parens proche vaucouleurs a esté attaqué par trois
Volleurs dans un bois distant dud. Va^cou dun demy lieu lesquels luy ont enlevé et pris tout
Ce quil avait Ce q je certifie verite dautant plus quun petit garcon de dix à douze ans auquel led. La Neuville 
Avait donné son sac pour le porter  et espouvanté par la veue des voleurs se sauva dans le d. Village
Et raconta dans le cabaret du d. Lieu le vol comme il sestait fait en presence de plusieurs personnes
Et ma ... que led. Le neuville fut arrivé que l'on croyait tué et que même jay esté obligé
De de luy donner sur sa bonne fois trois pièces de 30 s° neuves pour achever son voyage. Ce q je certifie
Véritable fait à Vuene le 23.

Vous aussi, répertoriez-vous les actes "insolites"?

dimanche 14 mai 2017

Septembre 44, une lettre venue d'Allemagne...

C'est le début de l'automne dans le petit lieu-dit de Felouzes à La Celle-Condé, tout prêt de Lignières en Berry et de Chateauneuf sur Cher.
L'oncle Alexandre, alors âgé de 57 ans, et sa femme Marie-Louise reçoivent une lettre provenant d'Allemagne...
Pourquoi d'Allemagne?

Alexandre et Marie-Louise ont un seul enfant, un fils, Jean-André, né à La Celle-Condé le 20 septembre 1912.
Même si la famille Bonnin était une grande fratrie, 7 enfants, seuls Marguerite, mon arrière grand-mère, alias Guiguite, et son frère Alexandre, ont eu des enfants.
Ainsi, ma grand-mère, Anne-Marie, n'avait que ce cousin du côté de sa mère.
Je ne sais pas grand chose de Jean André : son métier? Sa vie?...
Peut-être cet article sera l'occasion d'en savoir plus...

Jean a participé à la 2ème guerre mondiale et fut envoyé en camp de travail.
Était-ce le STO (service travail obligatoire) ou fut-il prisonnier ? Je les découvrirai un peu plus tard.

Ce jeune homme eut l'occasion d'envoyer une photo carte postale de son camp de travail à mes arrières grands-parents qui était alors Chaussée de Chappe à Bourges:
Il est à droite sur la photo et se trouve sûrement avec un autre "prisonnier".
Y est inscrit au verso de cette carte:
"Bonnin Jean 37.290 Stalag VI A "
Le stalag disposait même d'un tampon.
Si on fait rapidement une recherche sur Internet , on y apprend que :
"Le Stalag VI/A est un camp de prisonniers allemand, dit « Stalag » (pour Stammlager) de la Seconde Guerre mondiale. Il était situé à Hemer, en Rhénanie-du-Nord-Westphalie".

Jean était donc bien prisonnier.
Il y avait peu de français a priori dans ce camp et les conditions de vie étaient atroces avec énormément de maladies.

Le document ici-bas est arrivé jusqu'à moi et est une preuve précieuse de cette époque, qui fait froid dans le dos: un passeport allemand pour prisonnier avec le symbole que nous connaissons tous pour de tristes raisons.

Cette dernière photo est flagrante : elle montre bien l'état de santé de Jean, complètement amaigri et semblant malade.
Et pour cause!
Jean était détenu à Hattingen dans la région industrielle de La Ruhr.
Le 17 septembre 1944, est écrite une lettre d'un codétenu de Jean, Jean Weiss, "homme de confiance du camp":


"Monsieur,
J'ai le triste devoir de vous entretenir de votre fils, notre camarade Bonnin Jean, décédé le 17.9.1944 à l'hôpital de Hattingen où il était en traitement depuis le 28.6.1944.
Avant son hospitalisation il avait été à plusieurs reprises consulter le docteur Rushe (de Hattingen) médecin de l'usine (Gemeinshaftswerk) où Jean travaillait, et celui-ci lui accordait chaque fois 2 ou 3 jours de repos.
Au mois d'avril de cette année atteint de la grippe il reste environ un mois sans travailler dont une dizaine de jours au lit.
Au cours de cet arrêt, le médecin de la caisse de maladie ordonne une radiographie et une prise de sang et à la suite de ces deux résultats lui fait reprendre le travail.
Quelques jours après, se plaignant du côté gauche, il retourne au docteur, à la suite de cette consultation, le médecin lui dit de revenir le voir si ça n'allait pas; 3 ou 4 jours plus tard ayant mal à l'oreille gauche le docteur l'envoie au spécialiste. Celui-ci le soigne, lui dit que ce n'était rien, que cela provenait de sa grippe.
Il reprend son travail à nouveau, mais continuant à se plaindre du côté le médecin le fait entrer à l'hôpital de Hattingen le 28.6.1944.
Au début de son admission son état reste stationnaire; il avait encore de l'appétit et un jeune médecin français le visite et me dit que la maladie serait longue.
Puis d'un seul coup son état s'aggrave, il ne mange plus, sa respiration qui devient extrêmement penible le fatigue terriblement, deux ponctions lui sont faites, cela le soulage un peu, la respiration tout en restant très difficile s'améliore, mais dès ce moment, à part quelques fruits et compotes il ne mange plus, son état empire chaque jour et m'inquiète un peu plus à chacune de mes visites."

"Je fais une démarche auprès de la délégation française de Bochum (Wiemelhauser Strasse 38-42) qui s'occupe des travailleurs français en Allemagne pour le faire réformer afin qu'il rentre en France. Étant prisonnier transformé les formalités sont plus compliquées que pour un prisonnier ou un civil car il faut que les deux administrations (civiles et militaires) soient d'accord. Les démarches étaient en cours, le résultat devait être donné apres demain mardi 19, mais la mort l'a pris plus tôt.
Aujourd'hui avec mes camarades Robin Jacques (interprète) demeurant à Colombes 6 avenue Jean Jaurès et Bruneau Lucien (vice-président de l'amicale) menuisier à Paulnay (Indre) nous sommes allés à l'hôpital, la sœur et les infirmières qui le soignaient ont déclaré que votre fils est décédé des suites de la tuberculose intestinale ; nous avons retiré ses affaires et les avons jointes à celles qu'il avait ici.
Ses affaires seront envoyées à la :
"Franzosisches Zentralauslieferungslager
Grüner Jäger 264
Über Lüneburg"
Ost honnover
Qui est chargée , vu les évènements de centraliser les effets des P.G.T. et civils décédés.
Parmi l'inventaire de ses affaires se trouvaient des pâtes alimentaires et 8 paquets de cigarettes, en rapport avec les circonstances nous avons décidé d'en faire bénéficier les camarades du camp. Les pâtes sont versées à l'ordinaire, quant aux cigarettes elles ont été tirées au sort, le produit du tirage a été de 320,00 mark qui joint à une somme de 200,00 mark, collectée à son attention plus 148,50 mark, trouvés sur lui, plus 42,00 mark de la caisse de maladie( pour son séjour à l'hôpital) fait un total de 710,50 Mark qui seront confiés à la Délégation Française de Bochum pour vous être adressée.
Les circonstances actuelles nous obligent à faire toutes ces choses rapidement.
Jean est regretté sincèrement par tous ses camarades car il était dévoué pour la collectivité.
Mon camarade Bruneau vous remettra dès qu'il rentrera en France: sa montre bracelet, son stylo, deux portefeuilles, un canif , son porte-monnaie qui contenait 104 francs 55 d'argent français. Je compte moi-même si tout va bien vous rendre visite à mon retour en France.
Les obsèques auront lieu le mercredi 20 à 15H. 
Dès que j'aurai de nouveaux détails je les ajouterai à ceux-ci.
Je termine pour aujourd'hui en vous adressant Cher Monsieur les sincères condoléances de tous ses camarades et les miennes.
Weiss Jean, homme de confiance."

Jean avait 32 ans.
Il était nécessaire de lui rendre hommage avec cet article.

Bénéficie t'il toujours d'une sépulture en Allemagne ou a t'il été ramené en France...?
D'après un rapport de l'armée américaine, les conditions de vie dans le camp étaient atroces. L'hôpital abritait 9 000 patients, souffrant du typhus, de pneumonie, de fièvre pourprée, de tuberculose et de dysenterie. Il y avait une moyenne de 100 à 150 décès par jour et des corps gisaient sans sépulture. Les prisonniers étaient en haillons, le corps couvert de poux. Les installations sanitaires étaient à la fois sales et très insuffisantes. La situation alimentaire était cependant ce qu'il y avait de pire. Aucune nourriture n'avait été fournie au cours des quatre jours précédant l'arrivée des Américains. Auparavant, les prisonniers avaient vécu de soupe d'orge (un bol par jour pour les Russes, deux bols par les autres nationalités) et une miche de pain pour dix hommes. Les Russes étaient tous atteints de malnutrition. Les Américains, dont la plupart avaient été capturés peu de temps auparavant, étaient en relativement bon état.