dimanche 22 novembre 2015

Le moulin assassin de Savigny...à Chaumont-sur-Tharonne

Au XVIIème siècle, comme maintenant, la vie tient à peu de chose.

En Sologne, où les bourgs sont très éparpillés et où les hameaux sont nombreux, il fallait bien choisir sa route de passage.

Le moulin était souvent un passage obligé pour nos ancêtres afin d'y voir le meunier.
Il devait s'agir également d'un lieu de rencontre dans cette Sologne très étendue.

La paroisse de Chaumont-sur-Tharonne compterait par exemple 116 lieux-dits.

Selon les archives départementales du Loir-et-Cher (règlement d'eau et travaux), son territoire contenait 4 moulins sur la rivière du Beuvron :

- Moulin Vieil,
- Moulin de Rincepot,
- Moulin d'Aguenon, 
- Moulin de Savigny.


C'est au lieu-dit de Savigny à Chaumont-sur-Tharonne, que le curé de la paroisse a relaté plusieurs évènements dans les registres paroissiaux du XVIIème siècle.

Sur la carte ci-dessous (Souce +Gallica BnF ), le lieu-dit se trouve au coin à gauche en bas, au bord de la rivière "le Beuvron".

Gallica - Carte générale de la France. 009, [Gien/levés 1758]. N°9. Flle 34 / Ecrit
Le 10 février 1679, un paroissien, Pierre DAUBRAY (probablement un ancêtre...) décède de mort subite à Savigny.
De quelle manière...?
Geneanet - page 103 - registres en ligne de Chaumont-sur-Tharonne (Loir et Cher, Centre-Val de Loire, France) | 1674 - 1692 | Mairie
"Le 10e febvrier 1679 fut enterré pierre
Daubray decedé de mort subite soubs la
roue du moulin de Savigny"

Comment Pierre s'est-il retrouvé sous la roue du Moulin? le prêtre ne le dit pas.
Peut-être est-il tombé dans la rivière qui l'a mené dans le chenal du moulin....

Autre date, autre évènement:

En février 1676, la "roue tueuse" du moulin fait encore parler d'elle:

Geneanet - page 39 - registres en ligne de Chaumont-sur-Tharonne (Loir et Cher, Centre-Val de Loire, France) | 1674 - 1692 | Mairie

"Le Jeudy fut enteré Claude aagé de vingt
ans decedde le mesme jour soubs la roue du moulin
de savigny ou le cours de leau lemporta et le mit a trouvé 
Lad(ite) roue qui en fut arrestée il sestait confessé
le dimanche auparavant"


Le jeune homme a t-il voulu aider le meunier et est malencontreusement tombé dans la rivière?

En tout cas, que de noyades relatées par le prêtre de Chaumont!

Avez-vous, vous aussi, découvert des passages dans les registres relatant des accidents de noyade ou autres dans le moulin du village?




dimanche 15 novembre 2015

#acteinsolite Série de noyade à Chaumont-sur-Tharonne XVIIème siècle

C'est au cours de ma lecture d'un registre du XVIIème siècle de la paroisse solognote de Chaumont-sur-Tharonne (Loir-et-Cher) que je suis tombé sur cet acte d'inhumation:

Geneanet - registres en ligne - page 205
Chaumont-sur-Tharonne (Loir et Cher, Centre-Val de Loire, France) | 1674 - 1692 | Mairie
"Lan de grace mil six cent quatre vingt six le troisiesme
Jour du Mois d'aoust a esté Inhumé dans le cimetiere
de cette Eglise le corps de Renée gaulleau aagée d'environ
cinquante trois ans femme de Laurent giraud laquelle
se noié en lavant la lessive en presence d'Aignan et
Guillaume prevost qui ne savent signer" 

mais également sur celui-là:
Geneanet - registres en ligne - page 204Chaumont-sur-Tharonne (Loir et Cher, Centre-Val de Loire, France) | 1674 - 1692 | Mairie
"Lan de grace mil six cent quatre vingt six le vingtiesme
du mois de juin a esté inhumé le corps de Silvin
Boschard fils de deffunt Silvin Boschard aagé d'environ
treize ans qui se noya hier au soir en se baignant dans
lestang du moullin et en presence d'aignan et guillaume prevost"


Geneanet - registres en ligne - page 181 - Chaumont-sur-Tharonne (Loir et Cher, Centre-Val de Loire, France) | 1674 - 1692 | Mairie
"Lan de grace Mil six cent quatre vingt cinq le deuxiesme
jour du mois de Janvier a esté Inhumé dans le cimetiere de
cette eglise le corps de Magdeleine Jumeau aagée de treize ans
qui se noya par accident dans une fontaine en presence de pierre
feuvre et de francois sellier"
 

samedi 14 novembre 2015

Union des familles HOURY et GILLET en Sologne au XVIIème siècle : communauté de feux et d'intérêts?

Les lundis 23 et mardi 24 février 1688 sont deux jours de fêtes pour les familles HOURY de Marcilly-en-Gault et GILLET de Chaumont-sur-Tharonne, paroissiens de Sologne, dans l'actuel Loir-et-Cher.

Alors que je cherchais sur les registres en ligne proposés par Geneanet de la paroisse de Chaumont-sur -Tharonne, le mariage de Firmin (H)OURY, et Marie GILLET en 1688, je découvre alors le mariage le même jour de Martin GILLET et d'Estiennette HOURY, frères et soeurs des précédents.
Jusque là, rien de particulier.
En Berry et en Sologne, il était alors fréquent de voir des fratries s'unir par le mariage le même jour pour économiser les frais d'épousailles...



A la page précédente du registre, je découvre alors que d'autres personnes de la famille se sont mariés, à savoir:
- les parents survivants des mariés: Silvin GILLET, père de Marie et Martin, avec Marie GIBBOIRE, mère de Firmin et Estiennette, bref les beaux-parents,
- Jeanne HOURY et Silvin COFFRAND.
Ces deux derniers couples s'étant mariés le lundi 23 février 1688.

Ainsi, 3 frères et soeurs HOURY se sont mariés quasiment le même jour que leurs parents respectifs.

Il faut en fait renverser l'ordre des choses. Je m'explique.
Ces unions ne sont pas intervenues par hasard.

C'est parce que Silvin GILLET et Marie GIBBOIRE ont sûrement voulu conserver leurs biens, métairies qu'ils ont demandé à leurs enfants de s'unir, afin de constituer une communauté générale de biens.

Ce que j'avance reste à prouver par les archives notariales.
Mais, au regard d'études sur les archives notariales des paroisses voisines, il semblerait que ces mariages multiples constitue ce qu'on appelle une "consortie", mais je reviendrai plus tard sur ce terme.

Par conséquent, tout était bon pour garder les biens et ne pas les disséminer avec des dots par le biais d'unions avec des familles multiples.
Les communautés maritales permettaient de garder également les éventuels ouvriers et enfants manoeuvres encore non mariés.

Comme je le disais, mes dires restent à être appuyés par des documents notariaux en allant sur Blois ou en demandant au Cercle Généalogique de Loir-et-Cher qui fait un gros travail de dépouillement de ces registres.

Et vous? Avez-vous déjà rencontré ce type de communautés de biens?

Mariage de Silvin GILLET et Marie GIBBOIRE
page 243 Chaumont-sur-Tharonne (Loir et Cher, Centre-Val de Loire, France) | 1674 - 1692 | Mairie
"Lan de grace Mil six cent quatre vingt huit le
vingt trois(me) du mois de feuvrier apres la publication
de trois bans fiancailles faites et autres ceremonies
accoutumée ont été espouséz par moy curé soussigné
Silvin Gillet laboureur, et Marie Gibboire en presence de
Martin Gillet et Marie Gillet ses enfants du costé de la
mariée pierre houry estiennette houry ses enfants Jean
Gibboire firmin houry noel gillet et autres parents et
amis qui ont déclaré ne savoir signer."
Fi Houry

Une signature d'un aïeul solognot au XVIIème siècle

Cette découverte est bien rare pour que je ne la mentionne pas.

Au cours de mes recherches généalogiques sur mes ancêtres berrichons et solognots, je me suis vite rendu compte que l'écriture n'était pas ou très peu maîtrisée par ceux-ci.

La preuve en est que seuls mes aïeux de la fin du XIXème siècle savaient signer ; contrairement à mes ancêtres lorrains.

Ainsi, du XVIème au XIXème siècle, aucun signature ou paraphe n'est constatée sur les registres d'état civil et paroissiaux.

Ce fût sans compter sur cette découverte de ce début d'après-midi.

Un internaute m'a fait remonter une erreur de date sur la fiche de Marie GILLET mariée à Firmin HOURY en 1688 à Chaumont-sur-Tharonne, petite commune de Sologne, dans le Loir-et-Cher.

C'est en retrouvant le registre paroissial de cette commune sur Geneanet que j'ai pu lire l'acte de mariage de mes deux aïeux.

Geneanet - registres en ligne - page 244 Chaumont-sur-Tharonne (Loir et Cher, Centre-Val de Loire, France) | 1674 - 1692 | Mairie
"Lan de grace Mil six cent quatre vingt huit
le vingt quatre(me) de feuvrier apres la publication de
trois bans sans opposition fiançailles faite Jay
prestre curé soussigné donné la benediction nuptiale
a firmin houry et a Marie gillet en presence de
Marie gibboire mere Jean Gibboire firmin houry oncles
du costé de la mariée silvin gillet pere martin gillet
frere et autres parents et amis qui ont déclaré ne
scavoir signer"

Tout en bas, 2 signatures apparaissent, ou plutôt 3:
- celle du curé
- "Coffrand" (dont j'ai découvert le "propriétaire")
- et "fi houry", signature que je n'avais pas réussi à lire au premier coup.
Geneanet - registres en ligne - page 244 Chaumont-sur-Tharonne (Loir et Cher, Centre-Val de Loire, France) | 1674 - 1692 | Mairie

Cependant, il existe un doute: s'agit-il de mon aïeul ou de son oncle qui porte les mêmes prénoms et noms?

Malgré tout, je constate que certains solognots du XVIIème siècle savaient signer : dois-je en déduire qu'ils avaient une condition sociale plus élevée?


Et vous? qu'en est-il lors de vos recherches?

Je suis curieux d'avoir des retours d'autres généalogistes avec des ancêtres solognots...

mercredi 11 novembre 2015

Movember, moustaches...et mes ancêtres dans tout ça?

Parce que c'est le mois de novembre..., il est nécessaire de parler de la moustache!

Qui dit novembre...
qui dit moustache...
=  dit Movember.

Le mouvement Movember pousse les hommes à adopter la moustache durant le mois de novembre pour sensibiliser aux cancers masculins (https://fr.movember.com/about/foundation) (http://mobro.co/benetit92 @movemberfra).

Puisque je n'ai toujours pas essayé de porter la moustache, c'est le moment où jamais.

Qu'en est-il de nos aïeux?
Puisque vous l'aurez remarqué : Que de moustaches sur nos photos anciennes du début du XXème siècle.

Ainsi, dans cet article, je vais lier photo, généalogie et moustache.
Tout cela va me donner un article illustré ou sévèrement poilu!

Sur les photos jaunies des soldats de 1914-1918, conservées précieusement dans les familles, les visages portent souvent moustache.

La moustache est devenue, au XIXe siècle, un attribut indispensable dans l’armée. 
Le militaire moustachu est l’image même de la virilité, à la fois de par son métier, son uniforme et son apparence physique.
Le terme "Poilu" est devenu un incontournable de la Grande Guerre. Il y a quelques années, les rares anciens combattants encore vivants étaient qualifiés de "derniers Poilus", et nombreux sont les livres sur le conflit qui l’utilisent dans leur titre.  

"Etre un poilu", "avoir du poil" signifie ne pas avoir froid aux yeux : une fois de plus, la pilosité est synonyme de virilité. 
Le mot fait son chemin dans certaines casernes françaises au XIXe siècle et va obtenir un grand succès pendant la Grande Guerre. 
Mais ce succès est ambigu : dans un premier temps, le combattant français ne s’appelle pas lui-même "Poilu". Ce sont les civils, les journalistes, bref les non-combattants qui utilisent d’abord le terme, en hommage à leurs défenseurs. 
Ceux-ci vont soit rejeter "Poilu", comme un mot artificiel, soit l’adopter pour recueillir le respect qu’il suscite à l’arrière. Mais il garde longtemps un côté livresque et peu naturel et les soldats français utilisent fréquemment des termes plus neutres comme "les hommes" ou "les bonshommes".

Qu'en est-il chez mes aïeux?

J'illustrerai cette réalité du début du XXème siècle avec quelques photos de mes arrières grand-père.

  1. Commençons dans l'ordre "SoSa" avec Eugène PETIT qui arbore fièrement sa moustache lors de sa prise photographique vers 1919 à Paris, alors qu'il travaillait dans les ateliers de cycles à Boulogne Billancourt (92).

Collection personnelle Benoît PETIT

Eugène a ce qu'on appelle, une moustache "en guidon", longue avec les extrémités incurvées:


2. Maintenant c'est le tour de mon arrière grand-père, Marcel Arthur VIARD, dont je possède ces quelques photos:

La première photo date de la 1ère guerre mondiale.
Collection personnelle Benoît PETIT
 La deuxième date de 1920, et est extraite de son certificat de capacité à conduire obtenu à Nancy:

Collection personnelle Benoît PETIT


On observe facilement une moustache, mais qui semble assez discrète!

Pour cet arrière grand'pa, j'hésite entre la moustache "stylo" (au-dessus) ou "pyramidale" (en-dessous)

Je penche pour un Marcel plutôt pyramidal dans sa moustache...

3. J'aborde maintenant mes arrières grand-pères maternel, dont le premier est Désiré TROTEREAU, surnommé Henri (on ne sait pourquoi)!

La première date de son mariage en 1913 à Saint-Laurent, dans le Cher.
Collection personnelle Benoît PETIT
 La seconde date de la première guerre mondiale, sûrement avant son emprisonnement en Allemagne:

Collection personnelle Benoît PETIT

Désiré a la moustache assez touffue, pourrait-on dire.
On peut la qualifier de moustache "à la morse" (comme l'animal) ou de moustache brosse.

4. Pour terminer la série des "Grand-papa Moustaches", vient le tour d'Eugène Jean-Baptiste PREHAU.
Cette photo date de 1912, lors de mariage avec Marguerite à La Celle-Condé (18).

Comme pour Marcel précédemment, je penche pour une moustache pyramidale.
Collection personnelle Benoît PETIT
 Et vous? vos aïeux sont-ils de fiers moustachus?